Esprit panaf |
L’AFRIQUE PAR LE LIVRE
En 2009, se tenait à Alger la 2e édition du Festival Culturel
Panafricain, quarante ans après la première demeurée à ce
jour mythique. A cette occasion, le Salon international du
livre d’Alger avait réservée dans son exposition un espace
entièrement consacré à la littérature et à l’édition du continent.
Ainsi naissait " Esprit Panaf ".
La manifestation avait connu un grand succès auprès des visiteurs
mais aussi des écrivains, offrant une vitrine intéressante
et chaleureuse sur les lettres africaines. Passée l’année, il était
devenu évident que l’expérience méritait d’être renouvelée
et maintenue comme un élément essentiel du SILA.
Depuis, « Esprit Panaf » est devenu une belle tradition qui
dispose chaque année d’un public fidèle où se mêlent aux
Algériens et Algériennes, des ressortissants du Maghreb, du
Sahel et de plusieurs autres régions d’Afrique. La rencontre
s’est toujours distinguée par de riches échanges et une
ambiance particulièrement conviviale.
La XIXe édition du SILA poursuit cet élan en proposant un
programme diversifié et attrayant autour du dialogue entre
écrivains, éditeurs et chercheurs de l’ensemble du continent.
On y compte des débats autour de thématiques diverses, des
présentations et analyses d’oeuvres ainsi que des séancesdédicaces
d’écrivains qui se transforment presque toujours
en palabres avec les lecteurs.
C’est une occasion unique de découvrir l’actualité d’une
littérature continentale, souvent méconnue des Africains
eux-mêmes, en dépit de sa richesse et de son dynamisme.
L’objectif de l’espace « Esprit Panaf » est bien celui-là : rapprocher
par le livre toutes les parties du continent et susciter des
échanges permanents. Chacune de ses éditions a d’ailleurs
donné lieu à quelques projets communs qui demeurent
encore limités mais, de l’avis des observateurs, sont très encourageants.
LE PROGRAMME ESPRIT PANAF |
VENDREDI 31 OCTOBRE
15h00 / 16h00.
Communication, L’Afrique des laïcités État, religion et pouvoirs au sud du Sahara
Par Naffet KEITA, enseignant-chercheur (ULSH, Mali),
Gilles Holder, anthropologue (CNRS, France),
" L’Afrique des laïcités ", c’est d’abord quatorze pays qui célèbrent un demi-siècle d’indépendance, non sans avoir inscrit au préalable la laïcité héritée de l’occupation coloniale française dans leur constitution. Quatorze pays qui sont en proie à un scepticisme croissant à l’égard d’une action publique incapable d’endiguer les processus de paupérisation, tandis que les acteurs religieux interviennent de plus en plus massivement au sein des économies morales et politiques nationales.
Trente chercheurs africains et européens analysent les tensions et les accommodements entres les différents acteurs de ces économies, examinant les modalités suivant lesquelles se décline et se dit la laïcité au sein des différents contextes nationaux. Ils passent en revue les formations étatiques précoloniales qui ont pu opérer une séparation entre l’État et les cultes, avant d’aborder l’exercice d’une gouvernance coloniale fort peu laïque, puis les pouvoirs autoritaires africains qui se sont en partie déchargés sur des instances religieuses pour « développer » ou acculturer leur société. Ils pointent enfin la façon dont les différends qui s’articulent autour des débats actuels sur la laïcité croisent ou accentuent d’autres tensions sociales touchant notamment aux questions identitaires et de genre et, plus généralement, aux exigences de démocratisation et des modernités africaines.
Ouvrage de référence, L’Afrique des laïcités : État, religion et pouvoirs au sud du Sahara traduit l’amorce d’une nouvelle époque, celle d’une indépendance vécue cette fois-ci de l’intérieur, où les peuples africains et leurs élites sociales forcent désormais les pouvoirs publics à penser et mettre en place leur propre « laïcité », y compris dans des contextes parfois tendus ou dramatiques.
Modérateur : Ibrahima Aya (Mali), écrivain et éditeur |
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16h00 / 16h30
Débat
16h30 / 17h30.
Communication, Aux sources de la littérature congolaise de langue française :
Cœur d’Aryenne, de Jean Malonga
Par Henri Djombo, écrivain (Congo)
La littérature congolaise de langue française est née en 1953, avec le roman « Cœur d’Aryenne » de Jean Malonga. Ce roman pose sans ambiguïté les questions de l’inégalité des races, des injustices sociales, mais aussi du métissage biologique et culturel et de l’unité des peuples du Congo en contexte colonial. Soixante après sa première édition, et à la faveur de sa récente réédition, il était tout indiqué de le revisiter et d’en montrer l’actualité.
Modérateur : Mukala Kadima-Nzuji, écrivain et critique littéraire (Congo) |
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17h30 / 18h00
Débat
18h00 / 19h00
Séance dédicace
Naffet Keita, Gilles Holder, L’Afrique des laïcités, État, religion et pouvoirs au sud du Sahara
(Essai, Editions Tombouctou, 2014)
Henri Djombo, Le mal de terre
(Théâtre, Editions Hemar, Congo, 2014).
Vous mourrez dans dix jours...
(roman, Editions Hemar/Présence Africaine, 2014)
Mukala Kadima-Nzuji, Théâtre et destin national
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SAMEDI 01 NOVEMBRE
15h00 / 16h00.
Cheminements, Des chemins et des livres
Sami Tchak(Togo),
Présenté par Eugène Ebodé, écrivain et journaliste (Cameroun).
Après une licence de philosophie obtenue à l’université de Lomé (Togo) en 1983, il enseigne dans un lycée pendant trois ans. Il arrive en France en 1986 pour des études en sociologie. Il obtient son doctorat à la Sorbonne (Paris V) en cette matière en 1993.
C’est dans le cadre de ses activités de sociologue que le hasard le conduira à Cuba en 1996, pour sept mois de recherches sur la prostitution. Il écrira La Prostitution à Cuba (L’Harmattan, Paris, 1999). Communisme, ruses et débrouilles (préfacé par l’écrivain cubain Eduardo Manet). La découverte du Mexique, puis de la Colombie par la suite vont influencer ses choix littéraires. Ces espaces et les grands écrivains qu’ils ont donnés au monde lui ouvrent de nouveaux horizons.
Depuis son roman Hermina (Gallimard, Paris, 2003), tous ses livres se passent dans une Amérique latine « imprécise » qui fait aussi beaucoup penser à l’Afrique.
En 2004, il est primé par le Grand prix littéraire d'Afrique noire pour l'ensemble de ses œuvres. Ses romans ont été traduits en italien, espagnol et allemand. Outre des articles publiés dans des encyclopédies, des revues scientifiques, et des nouvelles dans des recueils collectifs, il a publié à ce jour six romans et quatre essais.
En Algérie, Sami Tchak a publié aux éditions Apic La fête des masques (roman, 2007) et Filles de Mexico (roman, 2010), et au Togo, il publie chez Graines de Pensées Al Capone le malien.
Des livres qui racontent un chemin, des chemins. L’écrivain en est-il otage ?
16h00 / 16h30
Débat
16h30 / 17h30
Séance dédicace
Sami Tchak,
Al Capone le malien (roman, Graines de Pensées, 2014),
La fête des masques (roman, Ed Apic, 2007),
Filles de Mexico (roman, Ed Apic, 2010).
Eugène Ebodé,
Madame l’Afrique (roman, Ed Apic, 2010),
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DIMANCHE 02 NOVEMBRE
15h00 / 16h00.
Communication, Littérature féminine et engagement
sur la condition de la femme en Afrique
Par Djaïli Amadou Amal (Cameroun)
Alors que le monde vit, dit-on, dans l’ère moderne, où les priorités sont axées sur les problématiques globales : réchauffement climatique, énergie renouvelable, conflits divers…, la condition de la femme, et notamment en Afrique, semble stagner, voire régresser. L’univers de la femme reste encore marqué par la polygamie, mariage précoce et/ou forcé, violences conjugales, discrimination sociale, sous scolarisation, excision, le poids des traditions, et la liste n’est pas exhaustive. Plusieurs écrivaines du continent se sont distinguées par leur engagement pour les causes féminines. De la Sénégalaise Mariama Bâ dans sa « Une si longue lettre », à l’Egyptienne Nawal el Saadawi, en passant par Fadéla M'Rabet, Ken Bugul, Calixthe Beyala, et bien d’autres...
La littéraire féminine peut-elle être le porte-flambeau de la lutte pour les droits de la femme en Afrique ?
Modérateur : M'bouh Seta DIAGANA Maître de Conférences en Littératures Francophones à la Faculté des Lettres, Université de Nouakchott, Mauritanie. |
16h00 / 16h30
Débat
16h30 / 17h30
Séance dédicace
Sophie Heidi KAM,
Qu'il en soit ainsi (théâtre, Editions Sankofi, Burkina Faso, 2014)
Djaïli Amadou Amal,
Mistiriijo, la mangeuse d'âmes, (roman, Editions Ifrikya, 2013)
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LUNDI 03 NOVEMBRE
15h00 / 16h00.
Cheminements, L’Afrique, ou l’aventure ambigüe
Sophie Heidi Kam (Burkina Faso),
Djaïli Amadou Amal (Cameroun),
Pango Philippe (Côte d’Ivoire) ,
Agba de Landa (Togo).
Voilà le décor planté pour une excellente peinture sociale, celle de l’Afrique rurale, de l’époque coloniale aux indépendances, une Afrique qui oscille entre son identité profonde et les séquelles de la colonisation, entre coutumes ancestrales et valeurs « civilisatrices ».
Question : l’Afrique peut-elle se développer sans se déconstruire ?
Modérateur : Bios Diallo, écrivain et journaliste (Mauritanie). |
16h00 / 16h30
Débat
16h30 / 17h30
Séance dédicace
Pango Philippe,
Terminal (roman, Les Classiques Ivoiriens, 2014)
Agba de Landa,
La Ballade des misères, Les Éditions Graines de Pensées, Lomé, 2012.
Sophie Heidi KAM,
Qu'il en soit ainsi (théâtre, Editions Sankofi, Burkina Faso, 2014).
Djaïli Amadou Amal,
Mistiriijo, la mangeuse d'âmes, (roman, Editions Ifrikya, 2013)
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MARDI 04 NOVEMBRE
15h00 / 16h00.
Le choix de l’auteur, L’œuvre poétique de Fernando d'Almeida (Cameroun)
Par Marie Julie Nguetse, écrivaine, scénariste et éditrice (Cameroun).
Considéré comme l’une des voix majeures et neuves de la nouvelle poésie africaine, il a publié depuis 1976 quatre recueils de poésie. Le 28 novembre 2OO8, d'Almeida deviendra le premier africain à recevoir le prix Léopold Sédar Senghor de la poésie, organisé par la Maison africaine de la poésie internationale.
Modérateur : Joseph Fumtim, écrivain et journaliste (Cameroun) |
16h00 / 16h30
Débat
16h30 / 17h30
A des mots, des voix
Lecture de textes par Marie Julie Nguetse
Séance dédicace
Marie Julie Nguetse,
Arc-en-ciel (roman, Editions l’Ebène)
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MERCREDI 05 NOVEMBRE
15h00 / 16h00.
Communication, Littérature et musique : convergences et divergences
Par Mukala Kadima-Nzuji (Congo).
Une rencontre sur l’interactivité entre la musique et la littérature. Elle cherche à voir, à partir d’exemples concrets, comment la musique, notamment la chanson, influe sur la création littéraire et comment la création littéraire inspire les artistes musiciens. La réflexion envisagée se limitera au domaine africain. Elle ne s’appuiera cependant que sur des exemples tirés des répertoires musicaux d’Afrique centrale, et singulièrement des deux Congo.
Modérateur : Joseph Fumtim, écrivain et journaliste (Cameroun) |
16h00 / 16h30
Débat
16h30 / 17h30
Séance dédicace
Mukala Kadima-Nzuji,
Théâtre et destin national au Congo-Kinshasa, 1965-1990
(Essai, L'Harmattan)
Joseph Fumtim,
La Passion du Bikutsi: Zanzibar Epeme Théodore et les Têtes Brûlées, biographie,
Editions Ifrkikiya. |
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JEUDI 06 NOVEMBRE
15h00 / 15h30.
Cheminements, Transgénéité de la raison orale dans la poétique de
Gabriel Mwènè Okoundji
Prix Mokanda 2014, Prix Léopold Sédar Senghor 2014, pour l’ensemble de son œuvre
Par Stephens Akplogan, biographe (Benin).
En presence de Gabriel Mwènè Okoundji.
15h30 / 16h30.
Apprendre à donner, apprendre à recevoir
Par Gabriel Mwènè Okoundji, poète (Congo)
Le trajet qui va de l’inconnu, dit « grenier des semences » de vie, à la matrice du vivant sur la terre « mère », appelée aussi « champ de l’incarnation », est fait de méandres dangereux plongés dans des ténèbres épaisses. La parole, mesurée et bien scandée, peut seule éclairer cette voie.
A des mots, des voix
Lecture de textes par Gabriel Mwènè Okoundji
Modérateur : Mukala KADIMA-NZUJI (Congo) |
16h30 / 17h00
Débat
17h00 / 18h00
Séance dédicace
Gabriel Mwènè Okoundji,
Au matin de la parole, éditions Apic, 2013.
Stephens Akplogan,
Djimon Hounsou, Destind'une légende, biographie.
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VENDREDI 08 NOVEMBRE
16h00 / 17h00.
Silence, on lit !
Avec :
Mukala Kadima Nzuji,
Henri Djombo
Gabriel Mwènè Okoundji,
Marie Julie Nguetse
Pango Philippe,
Agba de Landa,
Sophie Heidi Kam,
Djaïli Amadou Amal,
Stephens Akplogan
Joseph Fumtim
Silence, on lit ! est une séance de lecture de textes choisis d’auteurs africains par les écrivains invités de l’Espace Panaf.
Un moment de partage.
Une discussion par la lecture.
Le public est également invité à y participer.
Modérateur : Mukala KADIMA-NZUJI (Congo) |
17h00 / 18h00
Collation de Clôture
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